De la « mondialisation » : l’insulte faite à la réalité, au bon sens et aux hommes de la Terre.
« Mondialisation », voici le maître mot des temps modernes ! Si votre salaire baisse, c’est, of course, une exigence de la mondialisation, si l’usine du coin va se faire voir ailleurs c’est la mondialisation qui le veut, si la croissance ralentit, c’est là encore le caprice de Madame la mondialisation, si les grands financiers se sucrent mieux et plus vite et si ceux qui travaillent travaillent plus pour moins de pouvoir d’achat, chômage oblige, c’est bien aussi les nécessités de la mondialisation, ma foi si les petits africains de Somalie ou du Tchad et autres petits asiatiques continuent de ressembler à des zombies et à passer de vie à trépas, que voulez-vous faire contre les volontés de la nouvelle divinité nommée mondialisation, enfin s’il y a encore plus de guerres, notre auguste Majesté la mondialisation, n’est-ce pas, en a besoin pour affirmer sa domination et son prestige … Déclinée à tous les temps et à tous les modes, la mondialisation explique tout, justifie tout, règne sur tout. C’est bien la clef du voûte du système politico-économique libérale usurier qui règne sur notre planète – qu’il dégrade sans vergogne – grâce au « veau d’or » érigé en Dieu : le Marché ! C’est bien l’explication « évidente », la potion heuristique qui occulte toute autre moyen de voir clair dans les phénomènes qui décident de la vie et de la mort de milliards d’êtres humains ! La mondialisation fonctionne bien comme l’arme de brouillage massif de l’esprit de l’opinion !
Qu’en est-il exactement de ce sésame des explications …
Le mot « mondial » ( qui appartient au monde entier) auquel on ajouté le suffixe « ation » (de façon = action aboutie - exemple général – généralisation : devenu donc général ), la mondialisation, le vocable ainsi obtenu, suggère par sa construction comme par la sémantique que cette construction induit – l’achèvement du processus de la transformation de notre planète en un seul « monde » homogénéisé où le progrès est un progrès pour tous, où tout être humain est chez lui quel que soit l’endroit où il se trouve, partout libre, partout riche de tous ses droits !
Par rapport à cette définition, la mondialisation telle qu’elle s’exprime apparaît comme un vulgaire trucage de la réalité, une fiction de mauvais goût, du toc et encore du toc ! En effet, il est facile de constater que les frontières entre les Etats ont plus tendance à se renforcer qu’à s’effriter, du fait de l’appauvrissement et du contrôle draconien des mouvements des populations certains pays ont aujourd’hui le même statut que les réserves indiennes, les contrastes entre pauvres et riches, entre régions d’une même contrée et entre nations se sont au contraire creusés d’une manière scandaleuse. Des jeunes Africains contraints de tenter le tout pour le tout afin d’aller chercher pitance ailleurs, de se cacher dans le train d’atterrissage d’un avion ou traverser le détroit de Gibraltar à quinze sur un radeau de fortune, ce sont là des faits plutôt symboliques d’un processus, n’est-ce pas, aux antipode de la mondialisation !
« Le terme « mondialisation » décrit l’accroissement des mouvements de biens, de services, de main-d’œuvre, de technologie et de capital à l’échelle internationale » des définitions semblables à celle-ci foisonnent dans les livres des « docteureux » de toutes sortes, supposés experts en économie, en finances, en sociologie, en géopolitique et comme le ridicule ne tue pas, en philosophie s’il vous plaît. Dans l’énoncé ci-dessus, on voit bien à quoi revient la supposée mondialisation, elle se limite au déplacement accru des « biens », …. Et de main-d’œuvre, c'est-à-dire une force de travail marchandisée et corvéable à merci. Seule cette main d’œuvre a droit au déplacement, les autres femmes hommes n’entrant pas dans la catégorie « main–d’œuvre n’ont pas le droit à aucun déplacement et doivent rester chez eux, bien chez eux dans la réserve !
Ce que ces spécialistes de service de la mondialisation oublient souvent de relever, c’est que les mouvements induits par le phénomène vont tous dans le même sens : du centre vers la périphérie et très rarement en sens inverse. Richesses, matières grises, savoir faire, les fabuleux produits de la rente et de l’usure sont puisés aux quatre coins du monde pour être drainés ensuite dans une même et unique direction : le nouveau centre, la nouvelle Babylone, l’Amérique et ses alliés du monde dit développé et autoproclamés dépositaires divins de la démocratie.
Nous ne sommes plus au temps de la montgolfière où l’on faisait le tour du monde en 80 jours, les technologies modernes de l’information et de la communication ont accéléré d’une manière inouïe les mouvements économiques mais cette formidable célérité n’a que très peu altéré leur sens et la finalité de ces flux : la concentration des richesses du monde entier entre les mains de l’oligarchie dirigeante du Nouvel Empire.
Quelle différence entre la Rome antique ou l’ère coloniale et ce phénomène appelé mondialisation ? Une différence bien ténue ! On peut aisément constater que les pays pauvres ne sont plus que des sortes de provinces romaines faussement indépendants asservis économiquement et dirigés par l’équivalent des satrapes romains ! Triste, bien triste mondialisation ! Grand trop grand mensonge. !
Mondialisation : extraordinaire est ce mot qui dit le contraire de ce qui est ! C’est tout le talent des agents de la Com pour vous pondre un slogan pareil ! C’est vrai aussi qu’il profite d’une stratégie de vente extraordinaire grâce notamment à ces innombrables chaînes TV et radios transmettant en continu qui mobilisent une armée de journalistes et d’experts au service de ce qui est la plus extraordinaire campagne de conditionnement.